Présentation des projets 1 et 1bis : une boucle-promenade sur la route menant au gîte de Bélouve, pour admirer forêt et canopée.
(cliquez sur les esquisses pour agrandir)
Rendez-vous était donné en milieu de matinée, quelques kilomètres en aval du gîte de Bélouve. Ainsi nous étions une vingtaine, associations et gestionnaires / aménageurs confondus, dont 2 fauteuils électriques et un manuel.
Ces deux premières propositions sont en fait jumelles et concernent les deux la réhabilitation d’une zone en graviers et scories, en terrasse par rapport à la route forestière (voir photo ci-contre). Il s’agirait de renaturer le site et de dessiner une promenade le long de laquelle 2 ou 3 pénétrantes, points d’observation de la forêt primaire, seraient créées en platelage bois. Le projet 1 bis reprend exactement le même concept, sauf qu’en lieu et place des points d’observation, ce serait ni plus ni moins qu’un cheminement sur caillebotis en hauteur, au niveau de la cime des arbres (qui sont en contrebas par rapport à la zone actuelle en scories).
Cependant, même si le site est aujourd’hui plat et accessible (notamment en voiture) de nombreuses contraintes se vont vite dégagées. Tout d’abord la renaturation prendrait beaucoup de temps et le cheminement aérien en bois et poutrelles métalliques demande certaines études. Ainsi, si le site serait bien ouvert au public d’ici 1 an ou 2, il faudrait attendre 10 ans au moins pour voir l’aspect final du lieu ! De plus le cheminement ne serait que de 200m à 240m dans tous les cas. Enfin si le projet 1 reste raisonnable au niveau budget, le cheminement aérien, lui, fait « exploser » ce budget (sans compter le suivi de la structure, son entretien, sa résistance aux intempéries). Bref, tout le monde était dubitatif et peu convaincu à l’issu de ce milieu de matinée…
Les plus : site en partie préexistant, accès facile, cheminement aérien audacieux.
Les moins : renaturation sur 10 ans, coûts (travaux + entretien), risque d’un site « arrêt-minute ».
Présentation du 2ème projet : un parcours vraiment « immersif » et un pôle d’activités accessibles
Ce projet numéro 2 vous est présenté dans cette autre esquisse, ci-dessus (cliquez pour agrandir).
Arrivée sur le 2ème site, tout proche du gîte, tout le monde attendait donc d’être cette fois-ci réellement emballé et convaincu. Ce qui a très vite été le cas…
Il s’agit là d’un projet d’une tout autre envergure. En effet, le parcours de 250m est cette fois-ci une réelle immersion au milieu des Tamarins, car il s’agit d’un cheminement type randonnée, aujourd’hui non accessible (si ce n’est en joëlette, comme a pu s’y essayer Reine-Claude). D’ailleurs le lieu est bien plus immersif : c’est la fin de la route forestière, le site est très boisé et verdoyant d’herbe, de fougères arborescentes et le groupe a même eu la chance d’observer un papangue ! C’était fait : les yeux de tous rayonnaient… Mais le concept va bien plus loin, car ce cheminement en platelage, accessible à tous, s’inscrit dans un site où il est prévu la rénovation et la mise en accessibilité de l’éco-musée du Tamarin, la création de chambres et toilettes accessibles au gîte, l’accès au belvédère…bref un vrai pôle forestier et patrimonial accessible pour tous ! Au final on viendrait passer une journée ou demi-journée en pleine nature, pour découvrir la forêt primaire sans contraintes.
(Photo : aujourd’hui accessible uniquement en randonnée ou joëlette, le parcours existant serait en partie repris et rendu accessible avec un platelage bois)
Les plus : une vraie immersion dans la forêt primaire des Hauts, l’implication du projet dans un futur pôle touristique et patrimonial accessible à tous, une « vitrine » pour le Parc National de la Réunion, un coût raisonnable.
Les moins : projet complet en plusieurs phases (donc il faudra être patient 2 ans au moins), problème d’accès par une portion routière finale (à 200m du gîte) aujourd’hui barrée et ouverte sur demande exceptionnelle.
En conclusion, le projet qui s’inscrit dans la création d’un site touristique pilote en matière d’accessibilité, a retenu toutes les attentions et cela se justifie amplement car non seulement ce serait un site phare, une vitrine, mais aussi une première dans les DOM et en France ! Reste à obtenir tous les feux verts du Parc National et à régler l’accès au gîte, limité par une barrière ; malheureusement les représentants du Parc n’ayant pas été présents la question n’a pu être posée directement. Enfin, à suivre, le programme budgétaire promis par le Département pour l’aménagement régulier et à moyen terme des sites naturels réunionnais (on en reparle peut-être bientôt sur ce blog)…
A.GUENAT
(crédit photo : photo-titre de N.Thomas)
En plus…
Pour clore cette matinée riche en propositions, riche en échanges constructifs, beaucoup ce sont retrouvés au gîte autour d’un bon carry, l’occasion d’en savoir plus sur la volonté de l’ONF, du Département et du Parc de rendre les sites naturels qu’ils gèrent accessibles au public handicapé (tout handicap confondus)…
Quels sont les décideurs et porteurs du projet ?
Département : N.Payet, du Service des Infrastructures Rurales et Forestières et P.Erudel, élu au Conseiller général de la Plaine-des-Palmistes.
ONF : R.Dutel, responsable du Pôle Eco-tourisme et P.Sigala.
Etat /DAF : J.Ponet, service instructeur des mesures forestières.
Parc National
Budgets
Sur toutes les propositions, le financement est à 60% pris en charge par l’Etat et l’Union Européenne et à 40% par le Département de La Réunion. Une enveloppe de 120.000 euros est déjà attribuée au titre de 2009 (soit exactement le coût du projet 2) et d’autres fonds vont suivre, sur l’engagement du Département et de l’Etat à suivre les différentes phases de ces aménagements.
A voir également, l’article de News Handireunion :
http://news.handireunion.org/2010/05/01/le-sentier-des-tamarins/
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